6 juin 2024

La violence subie par le personnel de soutien scolaire aux centres de services scolaires (CSS) De La Jonquière et des Rives-du-Saguenay est importante. Au CSS des Rives-du-Saguenay, elle touche près d’une (1) personne sur cinq (5) au niveau physique et plus d’une (1) personne sur quatre (4) au niveau des violences autres que physiques. Au CSS De La Jonquière, elle touche près d’une (1) personne sur quatre (4) au niveau physique et plus d’une (1) personne sur trois (3) au niveau des violences autres que physiques.

On remarque également un nombre élevé de démissions du personnel de soutien scolaire dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean au cours des cinq (5) dernières années.

Lors de son passage dans la région, dans le cadre de la tournée pour souligner les 25 ans de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), le président de la (FPSS CSQ, Éric Pronovost, s’est dit inquiet. Il en profite pour rencontrer les membres du personnel de soutien scolaire qui travaillent dans ces deux CSS.

Violence à l’école

Les élèves sont la source principale de ces incidents. Au niveau physique, les incidents les plus répertoriés sont de recevoir des coups et de se faire lancer des objets. Pour les agressions autres que physiques, ce sont des cris, des blasphèmes, des sacres et des propos injurieux. Il y a même parfois des menaces de mort.

« La violence envers le personnel de soutien scolaire est inacceptable, il doit être considéré et traité à sa juste valeur, cela affecte durement. Il faut que ça cesse, il faut protéger le personnel de l’éducation », précise Isabelle Blanchette, présidente par intérim du Syndicat régional des employé(e)s de soutien (SRES-CSQ).

Déjà plus de 1 530 démissions du personnel de soutien scolaire en cinq (5) ans dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Au cours des cinq dernières années et de l’année en cours, 1 530 membres du personnel de soutien scolaire ont démissionné des centres de services scolaires de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il s’agit de 439 démissions au CSS des Rives-du-Saguenay et de 107 démissions au CSS De La Jonquière. Ces données excluent les départs à la retraite. La FPSS-CSQ a obtenu ces données par le biais de demandes d’accès à l’information.

Éric Pronovost exprime une profonde préoccupation face à cette situation, il déclare : « Nous assistons à une crise importante en éducation. Ces démissions massives ont un impact sur la charge de travail des personnes qui restent en poste et sur la qualité des services que nous offrons. »

Les raisons des démissions

Les raisons derrière cette vague de départs massifs sont variées, souligne Nancy Gagnon, présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire de Jonquière (SPSSJ CSQ). « Le manque de reconnaissance, les conditions de travail précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail sont autant de facteurs qui poussent le personnel de soutien scolaire à prendre la décision difficile de quitter leur emploi dans le domaine de l’éducation. »

M. Pronovost ajoute que « cela met en péril la qualité des services offerts aux élèves. Les tâches accomplies par le personnel de soutien scolaire sont variées : de la gestion administrative à l’entretien des locaux, en passant par le soutien aux élèves en difficulté. Leur contribution est souvent discrète, mais elle est fondamentale ».

La perte de personnes expérimentées qui détiennent l’expertise est considérable. Lorsqu’il y a des démissions, il faut remplacer et former du nouveau personnel. Il y a un coût important rattaché à cela, il faudrait aussi que le gouvernement en tienne compte.

La FPSS-CSQ appelle à une action urgente du ministre de l’Éducation pour résoudre cette crise. « Malgré les quelques gains obtenus dans les nouvelles conventions collectives, il reste plusieurs éléments sur lesquels il doit agir rapidement pour préserver l’intégrité de notre système d’éducation. Le personnel de soutien scolaire reste profondément préoccupé par le manque de services aux élèves au quotidien », insiste M. Pronovost. « Cela passe par une reconnaissance adéquate de leur contribution essentielle, notre rôle est déterminant en éducation. »

Des emplois plus attrayants ailleurs

Isabelle Blanchette et Nancy Gagnon précisent que des emplois plus attrayants sont offerts dans des entreprises de la région et que plusieurs de leurs membres, que ce soient des secrétaires, des ouvrières et ouvriers ou des éducatrices spécialisées et éducateurs spécialisés, ont démissionné de leur poste pour occuper un autre emploi où ils sont assurés d’obtenir plus d’heures de travail, une charge parfois moins lourde pour un salaire souvent plus avantageux. Elles soulignent que le salaire moyen du personnel de soutien scolaire, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, est de 28 800 $, alors que le revenu viable, dans notre région, est de 32 077 $ pour une personne vivant seule et de 55 220 $ pour une famille monoparentale avec un enfant.