7 novembre 2024

Centres de services scolaires des Chic-Chocs et René-Lévesque
Violence et démissions, un dur constat pour le personnel de soutien scolaire

La violence subie par le personnel de soutien scolaire aux Centres de services scolaires (CSS) des Chic-Chocs et des Îles touche près de deux (2) personnes sur cinq (5) et a touché 101 membres du personnel de soutien scolaire au CSS René-Lévesque au cours des cinq (5) dernières années.

Cela inquiète le vice-président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Dominic Latouche, à l’occasion de son passage en Gaspésie, dans le cadre de la tournée pour souligner les 25 ans de la FPSS-CSQ. Il en profite pour rencontrer les membres du personnel de soutien scolaire qui travaillent aux CSS des Chic-Chocs et René-Lévesque.

Violence à l’école

Les élèves sont la source principale de ces incidents subis par le personnel de soutien scolaire aux CSS des Chic-Chocs et des Îles et ceux-ci se traduisent par des cris à son égard (65 %), de recevoir des propos injurieux (52 %), de l’intimidation et des menaces (42 %), de se faire lancer des objets (41 %) et de recevoir des coups (36 %). Au CSS René-Lévesque, il s’agit en majorité de violence physique et verbale (97 %).

« Même si ces résultats sur la violence sont inférieurs à ceux de la province et d’autres centres de services scolaires, ils sont tout aussi préoccupants, il faut être proactif dans ce dossier et trouver des solutions pour protéger le personnel de l’éducation. L’intervention rapide permet de trouver des solutions qui pourront prévenir d’autres situations », précise Anne Bernier, présidente du Syndicat des travailleurs de l’éducation de l’Est du Québec (STEEQ-CSQ).

Déjà plus de 203 démissions du personnel de soutien scolaire en cinq (5) ans dans la région de la Gaspésie

Au cours des cinq (5) dernières années et de l’année en cours, 203 personnes du personnel de soutien scolaire ont démissionné des centres de services scolaires de la région de la Gaspésie. Il s’agit de 129 démissions au CSS René-Lévesque, 59 à la CS Eastern Shores et 15 au CSS des Îles. Malheureusement, le CSS des Chic-Chocs ne nous a pas transmis les informations. Ces données excluent les départs à la retraite. Elles ont été obtenues par la FPSS‑CSQ par le biais de demandes d’accès à l’information.

Les raisons des démissions

Les raisons derrière cette vague de départs massive sont variées, souligne Mme Bernier. « Le manque de reconnaissance, les conditions de travail précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail sont autant de facteurs qui poussent le personnel de soutien scolaire à prendre la décision difficile de quitter leur emploi dans le domaine de l’éducation. »

Elle ajoute que cela met en péril la qualité des services offerts aux élèves. Les tâches accomplies par le personnel de soutien scolaire sont variées : de la gestion administrative à l’entretien des locaux, en passant par le soutien aux élèves en difficulté. Leur contribution est souvent discrète, mais elle est fondamentale.

La perte de personnes expérimentées et qui détiennent l’expertise est considérable. Lorsqu’il y a des démissions, il faut remplacer et former de nouveau. Il y a un coût important rattaché à cela, il faudrait aussi que le gouvernement en tienne compte.

La FPSS-CSQ appelle à une action urgente du ministre de l’Éducation pour résoudre cette crise. « Malgré les gains obtenus dans les nouvelles conventions collectives, il reste plusieurs éléments sur lesquels il doit agir rapidement pour préserver l’intégrité de notre système d’éducation. Le personnel de soutien scolaire reste profondément préoccupé par le manque de services aux élèves au quotidien », insiste M. Latouche. « Cela passe par une reconnaissance adéquate de leur contribution essentielle, nous sommes déterminants en éducation. »