19 février 2025

La Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) réclame de la transparence de la part du gouvernement Legault. Depuis la fin de l’automne, le premier ministre répète que tout ce qu’il demande aux centres de services scolaires (CSS) et aux commissions scolaires (CS) c’est de respecter leur budget. Or, il s’avère plutôt que monsieur Legault a recyclé son ministre de l’Éducation en bûcheron, en lui donnant la mission de faire des coupes à blanc.

Des coupes de plus de 1,6 milliard de dollars

« Le réseau de l’éducation a subi des coupes budgétaires de plus de 1,6 milliard de dollars depuis juillet dernier. Et ça, ce n’est que la partie que nous avons réussi à découvrir. Le gouvernement doit faire preuve de transparence et reconnaitre l’ampleur des dommages » dénonce Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ).

Parmi les compressions les plus alarmantes, il y a celle de l’aide alimentaire qui est supprimée, ne conservant que les collations et les repas de dépannage pour les élèves les plus vulnérables. On note aussi la suppression de postes essentiels, l’annulation de nouveaux projets d’infrastructure, la restriction des achats du matériel pédagogique, l’abolition de formations destinées au personnel scolaire, ainsi que plusieurs allocations et fonds de soutien qui ont été retirés, mettant en péril la qualité de l’encadrement des élèves.

Les services de garde sont particulièrement touchés ne pouvant plus acheter des fournitures de base, comme du papier, des crayons, de la colle et du carton.

M. Pronovost réagit : « Nous sommes face à une situation inacceptable. Ces compressions ne sont pas seulement comptables, elles entraînent des conséquences réelles et dramatiques sur le terrain. Il est inadmissible que nos services de garde ne puissent même plus acheter du papier ou des crayons pour les élèves. Nous assistons à un désengagement progressif de l’État dans l’éducation publique, et cela ne peut plus durer ».

Un impact direct sur les élèves et le personnel

Les coupures touchent directement les élèves et le personnel scolaire. Le renouvellement des portables désuets est refusé et les sommes pour la valorisation du personnel sont retirées. L’achat de matériel pour les élèves est bloqué et l’utilisation du papier pour l’impression est strictement contrôlée. La FPSS-CSQ souligne également les impacts sur les sorties culturelles et sportives et la limitation des ressources informatiques et matérielles.
Le remplacement des membres du personnel enseignant et professionnel par des personnes d’échelon salarial moins élevé est encouragé pour réaliser des économies.

Les économies de salaires des postes vacants depuis le début de l’année scolaire ne seront pas réinjectées en dépenses, mais conservées pour atteindre la cible budgétaire demandée. Les efforts budgétaires touchent également les centres de formation professionnelle et les centres de formation générale des adultes, avec des allocations retirées et non redistribuées aux établissements et services administratifs.

Ces compressions drastiques se poursuivront au moins jusqu’au 30 juin 2025, avec des répercussions majeures sur l’organisation des effectifs pour l’année scolaire 2025-2026. La FPSS-CSQ exige une révision immédiate de ces mesures et un engagement du gouvernement à financer l’éducation de manière à assurer un environnement propice à la réussite des élèves et au respect des conditions de travail du personnel.

Des coupures aux conséquences graves

De nombreux CSS et CS affirment ne plus avoir de place pour accueillir les élèves. Les écoles débordent au point où des cours d’éducation physique doivent se donner à l’extérieur et des CSS dépasseront leur capacité d’accueil l’an prochain. Mais le gouvernement fait tout de même le choix de mettre sur pause la majorité des projets d’agrandissement et de construction qui ont été annoncés.

Une situation intenable pour le personnel de soutien scolaire

Nous demandons de la transparence au gouvernement Legault. Il n’est pas normal qu’il nie faire des coupes budgétaires, que nous devions passer par de nombreuses demandes d’accès à l’information pour avoir une idée de l’ampleur de l’austérité en éducation et que malgré tout, on n’ait toujours pas un portrait juste de la situation.

« Ces compressions budgétaires sont inacceptables et mettent en péril la qualité de l’éducation, le bien-être des élèves et du personnel de soutien scolaire qui auront des répercussions sur plusieurs années. Nous demandons au gouvernement de revoir ces mesures et de réinvestir dans notre système éducatif pour assurer un environnement d’apprentissage sain et sécuritaire pour tous » conclut M. Pronovost.