9 mai 2024

La violence subie par le personnel de soutien scolaire au Centre de services scolaire (CSS) de la Beauce-Etchemin touche près de deux (2) personnes sur cinq (5) au niveau physique et plus de cinq (5) personnes sur dix (10) au niveau des violences autres que physiques.

On remarque également un nombre important de démissions du personnel de soutien scolaire au CSS de la Beauce-Etchemin au cours des cinq (5) dernières années.

Cela inquiète le président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, à l’occasion de son passage en Beauce, dans le cadre de la tournée pour souligner les 25 ans de la FPSS-CSQ. Il en profite pour rencontrer les membres du personnel de soutien scolaire qui travaillent au CSS de la Beauce-Etchemin.

Violence à l’école

Les élèves sont la source principale de ces incidents qui se traduisent par des cris à son égard (68 %), de recevoir des coups (55 %), de se faire lancer des objets (52 %), des blasphèmes ou des sacres (49 %) et de recevoir des propos injurieux (46 %).

« La violence envers le personnel de soutien scolaire est inacceptable, il doit être considéré et traité à sa juste valeur, cela affecte durement. Il faut que ça cesse, il faut protéger le personnel de l’éducation », précise Annie Boily, présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire de la Beauce-Etchemin (SPSS-CSQ).

Monsieur Pronovost ajoute : « Je vais avoir beaucoup de solutions à présenter au ministre de l’Éducation lors de la Journée sur la prévention de la violence et de l’intimidation dans les écoles le 24 mai prochain, je ne comprends pas pourquoi M. Drainville n’a pas déjà agi immédiatement pour que les violences cessent. »

Déjà plus de 1 806 démissions du personnel de soutien scolaire en cinq ans dans la région de Chaudière-Appalaches

Au cours des cinq dernières années et de l’année en cours, 1 806 personnes du personnel de soutien scolaire ont démissionné des centres de services scolaires de la région de Chaudière-Appalaches. Il s’agit de 304 démissions au CSS de la Beauce-Etchemin. Ces données excluent les départs à la retraite. Elles ont été obtenues par la FPSS‑CSQ par le biais de demandes d’accès à l’information.

Éric Pronovost exprime une profonde préoccupation face à cette situation, il déclare : « Nous assistons à une crise importante en éducation. Ces démissions massives ont un impact sur la charge de travail des personnes qui restent en poste et sur la qualité des services que nous offrons. »

Les raisons des démissions

Les raisons derrière cette vague de départs massifs sont variées, souligne Mme Boily. « Le manque de reconnaissance, les conditions de travail précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail sont autant de facteurs qui poussent le personnel de soutien scolaire à prendre la décision difficile de quitter leur emploi dans le domaine de l’éducation. »

Elle ajoute que cela met en péril la qualité des services offerts aux élèves. Les tâches accomplies par le personnel de soutien scolaire sont variées : de la gestion administrative à l’entretien des locaux, en passant par le soutien aux élèves en difficulté. Leur contribution est souvent discrète, mais elle est fondamentale.

La perte de personnes expérimentées et qui détiennent l’expertise est considérable. Lorsqu’il y a des démissions, il faut remplacer et former de nouveau. Il y a un coût important rattaché à cela, il faudrait aussi que le gouvernement en tienne compte.

La FPSS-CSQ appelle à une action urgente du ministre de l’Éducation pour résoudre cette crise. « Malgré les quelques gains obtenus dans les nouvelles conventions collectives, il reste plusieurs éléments sur lesquels il doit agir rapidement pour préserver l’intégrité de notre système d’éducation. Le personnel de soutien scolaire reste profondément préoccupé par le manque de services aux élèves au quotidien », insiste M. Pronovost. « Cela passe par une reconnaissance adéquate de leur contribution essentielle, nous sommes déterminants en éducation. »

Des emplois plus attrayants ailleurs

Annie Boily précise que des emplois plus attrayants sont offerts dans des entreprises de la région. « Plusieurs de nos membres, que ce soient des secrétaires, des ouvriers ou des éducatrices spécialisées, ont démissionné de leur poste pour occuper un autre emploi où ils sont assurés d’obtenir plus d’heures de travail, une charge parfois moins lourde pour un salaire souvent plus avantageux. Notre centre de services scolaire perd ainsi une précieuse expertise », regrette la présidente du SPSS-CSQ.